La Canopée 2/3
Le lendemain, c'est le départ pour l'ascension de l'arbre.
On quitte le carbet en tyrolienne.
La tyrolienne n'est pas la partie la plus impressionnante de l'expédition, mais c'est la plus géniale !
On nous équipe comme de véritables alpinistes : baudriers, cordes et mousquetons.
Nous montons sur la terrasse du grand carbet, Lionel nous relie au câble avec des poulies, nous recommande de bien tendre les bras devant nous pendant la descente et de les tirer vers nous à l'arrivée où Lou, son coéquipier, est là pour nous réceptionner dans le sable.
Et c'est parti pour 15 secondes (trop courtes !) de voyage au milieu des arbres.
Vidéo :
>>> http://www.dailymotion.com/video/x49ood_la-canopee_sport <<<
L'ascension jusqu'à la plate-forme.
Après quelques minutes de marche, nous arrivons au pied de l'arbre d'où pendent les cordes qui nous attendent pour grimper.
Ce n'est pas n'importe quel arbre. C'est un "djaguidja", un arbre émergent, c'est à dire qu'il est très grand, se dresse tout droit et s'ouvre en corolle au-dessus du niveau moyen de la canopée, dominant ainsi toute la forêt.
Nous sommes équipés avec des sangles, des mousquetons et un bloqueur qui vont nous permettre de progresser le long de la corde. Lionel nous explique la technique de grimpe : il faut bien ramener les genoux vers soi en écartant les jambes, et pousser fort sur les jambes tout en tirant simultanément avec les bras pour faire remonter le bloqueur et avancer.
Allez ! C'est parti !
Ho hisse !
L'ascension est physique.
Mais que c'est chouette ! Et que c'est beau .
Assis dans nos harnais, nous montons à notre rythme.
Lionel nous crie d'en bas de ne pas monter trop vite car il doit finir d'harnacher tout le monde, pour monter à son tour, et nous réceptionner en haut.
Il ne prend que 4 ou 5 personnes à la fois sur la plate-forme.
Tout ce vert...
Voilà pourquoi on a grimpé tout là-haut : pour dominer la forêt, faire corps avec le végétal, atteindre la cime des arbres et profiter d'un paysage magnifique et d'un calme reposant.
Ce sont des instants inoubliables.
La canopée désigne l'étage supérieur de la forêt en contact direct avec l'atmosphère libre.
Située à plusieurs dizaines de mètres de hauteur, la canopée forme une strate supérieure de quelques mètres d'épaisseur où se trouve plus de 80% du feuillage des arbres. C'est là que la majorité de l'énergie solaire est captée et que 30% des précipitations sont absorbées par le feuillage.
Caracara à gorge rouge :
La voute forestière lumineuse abrite la grande majorité des animaux.
Certains ne descendent jamais vers les étages inférieurs ou sur le sol.
Et, tout au sommet, sur la canopée, on trouve les animaux parés des couleurs les plus vives.
Un tangara septicolore est venu se poser devant nous.
Un vautour pape a tournoyé un moment au dessus de nous et un caracara à gorge rouge a fait résonner son puissant ramage dans la forêt.
Un petit écureuil se baladait sur les branches voisines.
Tangara septicolore :
Vautour pape :
Sur la plate-forme, pour des raisons de sécurité, nous restons tout le temps attachés.
Quand on regarde en bas, on ne voit même pas le sol tant la végétation est dense.
Nous restons près de 2 heures là-haut.
Lionel, jumelles en main, scrute l'horizon. Mais il pourrait s'en passer car il a des yeux de lynx cet homme-là !
Pour redescendre, il nous explique le fonctionnement de nos "descendeurs", petits accessoires qui nous permettent de bloquer la corde et de gérer notre descente. Nous descendons deux par deux, reliés à lui par une longe de sécurité, tranquillement, en rappel, par palier, en écoutant ses consignes.