Situé sur le fleuve Approuague, au Saut Grand Mathias, à environ 1h45 de pirogue de Régina, le camp est composé de différents carbets de style amérindien aux toitures en bardeaux traditionnels, reliés entre eux par des passerelles en bois.
Dans le reflet du miroir
On a mangé des parépous, fruits du palmier du même nom, qui se présentent sous forme de graines charnues au goût étonnant, rappelant à la fois la châtaigne et l’artichaut.
Dans une petite crique en bordure du camp, nous avons joué les orpailleurs avec des batées traditionnelles. C’est sympa. Certains, à force de tourner leur batée longtemps dans un mouvement circulaire régulier, ont fini par apercevoir un peu de poussière d’or dans le fond. Pour ma part, je suis contente d’avoir choisi ma pépite d'or dans une bijouterie, car ce n’est pas dans le fond de ma batée que j’aurais pu en trouver une !!!
Puis vint le moment qu’on a préféré -(mais y'a pas de photo car on était tous les 4 dans l'eau !)- : la descente du fleuve, à la nage, avec gilets de sauvetage. Super de se laisser porter par le fleuve !
D’abord, on remonte à pied sur un layon en amont du camp pendant environ un kilomètre. Puis, pour le retour, on se met à l’eau et on se laisse dériver avec le courant jusqu’au ponton du camp. C’est grandiose ! Unique ! Mais attention le courant est puissant et une pirogue nous accompagne au cas où. A un moment, on a essayé de nager à contre-courant, juste pour voir, mais c’est quasiment impossible. Vraiment impressionnant. Pas de saut à franchir, bien évidement, pour cette expérience originale et inoubliable.
Nous avons aussi fait une balade en forêt de 3 heures.
Avant de partir, notre guide nous conseille de mettre de vieilles tennis et de bien les attacher… On va vite comprendre pourquoi.
Au début, nous progressons normalement sur le layon et il nous présente les essences de la pharmacopée, nous montre les traces d’animaux et comment grimper aux arbres avec la technique des amérindiens c'est-à-dire nus pieds avec un gros élastique qui entoure les chevilles (pour l’adhérence) et qui permet de monter tel un singe en enlaçant le tronc.
Toute la première partie de la marche est «tranquille».
Puis le layon devient de plus en plus boueux…, et c'est là qu'on comprend pourquoi il fallait de vieilles chaussures !
Au début, on hésite à mettre les pieds dans la boue… Mais ça ne sert à rien de faire les chochottes car, très vite, le passage se transforme en marécage et on va s’enfoncer dans la vase jusqu’aux cuisses !!! Berk, c’est dégoûtant ! On a l’impression que nos pieds sont aspirés par des sables mouvants et qu'on ne va plus pouvoir les extirper de cette boue ! C’est ainsi sur environ 300 m. Il faut reconnaître qu'on ne s’y serait jamais risqués si l’on n’avait pas suivi notre guide qui nous assurait qu’il n’y avait rien dessous !
Une fois sortis de ce bourbier, on va avoir largement l’occasion de se débarrasser de toute cette boue car toute la dernière partie de la marche se fait dans le lit de la crique jusqu’au retour au camp. Pendant 3 quarts d’heure, nous avançons dans de l’eau claire et fraîche, mais pas profonde. C’est chouette. Le cadre est beau et les papayos chantent au dessus de nous.
On fini par déboucher sur la clairière du camp et on se retrouve tout à coup assommés par le soleil brûlant et éblouissant qui nous tombe dessus au sortir de la pénombre de la forêt.
Comme on a eu très chaud à cause de la chaleur humide ambiante, des efforts fournis et des émotions ressenties, on apprécie grandement la baignade dans la petite crique du camp.
Le hamac en Guyane est une institution...
et la sieste dans les hamacs aussi est une institution !
Retour
Sur la pirogue qui nous ramène à Régina, il se met à pleuvoir environ à mi-parcours (après les sauts, heureusement) ce qui fait qu’on fini le trajet planqués derrière nos capes de pluie, protégeant nos visages des gouttes qui cinglent à cause de la vitesse.
Encore une parenthèse fort dépaysante et enrichissante qui nous a permis de découvrir ce coin la Guyane que nous ne connaissions pas.