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Notre séjour en Guyane
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4 novembre 2006

Les marais de Kaw 1/2

 

Sortie du 4 novembre 2006

Le site de la montagne de Kaw est considéré par les experts comme l'un des plus exceptionnels en termes de biodiversité.

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Les marais de Kaw sont une Réserve Naturelle Protégée depuis 1998.
Ils se situent dans l'est du département, à une cinquantaine de kilomètres de Roura.

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La route qui y mène est une route de montagne, étroite, sinueuse mais goudronnée. On longe d'abord la Montagne Trésor, puis la Montagne de Kaw.
Du vert, du vert, encore du vert. La forêt amazonienne dans toute son exubérance et sa luxuriance.

Puis on arrive au dégrad de Kaw.
C'est un cul de sac : la route s'arrête là. L'endroit est désert. Si l'on n'a pas réservé avec une société de tourisme fluvial ou si l'on n'a pas son bateau, on n'a plus qu'à repartir en sens inverse car le village de Kaw est à 10 minutes, uniquement accessible en pirogue ou en barque.

Kaw_039

Nous avons réservé une sortie avec TIG DI LO. Nous sommes accueillis par Stéphane qui sera notre guide et va nous prendre en charge de 14h30 à 22 heures sur sa pirogue.
Au programme :
visite du village de Kaw, puis remontée de la rivière sur environ 25 kilomètres, avec observation commentée de la faune et de la flore.
En fin d'après-midi, découverte d'une partie de la crique Wapou s'enfonçant dans le massif.
Vers 18 heures, arrêt en bord de crique pour pique-niquer.
Retour de nuit à la recherche de la faune nocturne.

Nous voilà donc partis à la découverte d'un autre visage de la Guyane, les pripris comme ils disent ici, qui sont les savanes inondées.

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Dès que la pirogue avance sur l'eau, c'est l'enchantement.
On voit des oiseaux de toute part. Ca n'arrête pas : ça vole, ça plane, ça tournoie, ça se pose, ça décolle.
Notre guide Stéphane connait bien les oiseaux et il nous donne les noms au fur et à mesure qu'on les découvre. Il sait manoeuvrer son embarcation lentement de façon à surprendre les envols.
Il n'hésite pas à faire demi-tour pour s'approcher au plus près des oiseaux et il coupe alors le moteur.

Et ce jour-là, il ne lui a pas fallu longtemps pour s'apercevoir qu'il avait un ornithologue en herbe à bord ! En effet, notre fils Maxime est passionné d'oiseaux et toutes les photos d'oiseaux que je mets sur ce blog sont de lui. Voir ses photos dans Les marais de Kaw 2/2

 

 

Nous accostons au débarcadère de Kaw et nous débarquons pour 20 minutes de visite libre du village. Cela semble peu, mais c’est qu’il n’y a pratiquement rien à voir à Kaw.
50 âmes seulement vivent là.
Il fait une chaleur écrasante et on a l’impression de traverser une ville morte à cette heure de la sieste.

Les routes sont en terre battue (latérite) avec de profonds fossés de part et d’autres.

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Après la visite du village, nous reprenons la pirogue 

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La Guyane n'est pas plate comme on pourrait l'imaginer. Elle est très valonnée, ce que l'on voit parfaitement depuis les marais.
(D'ailleurs, dès que l'on marche un peu en forêt, on s'en rend compte tout de suite : ça monte et ça descend tout le temps.)

L'eau dans les marais est au plus bas en ce début novembre. C'est la saison sèche.
Il faut imaginer les lieux avec 3 mètres d'eau en plus en saison des pluies.

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La flore est typique des savanes inondées.
Ici des moucou-moucous, de la famille des arums :

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Et là un moutouchi rivière, avec des nids de caciques caractéristiques en forme de chaussettes :

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Le roucou, d’un rouge éclatant, était utilisé à l’origine comme aromate et colorant alimentaire, et également comme pigment par les indiens pour leurs peintures de guerre.

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En fin d’après-midi, nous faisons une halte pour pique-niquer dans la crique Wapou. Notre guide, sort une vieille table cachée dans les grandes herbes, y jette une nappe et nous sert l’apéro. Sympa !

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Le jour s'achève dans une lumière  magnifique.

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Nous assistons à un lever de lune aussi rapide que lumineux.

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Pendant notre halte pour pique-niquer, la nuit est tombée.
Nous remontons dans la pirogue pour le voyage retour à la torche électrique, à la recherche des caïmans.
Stéphane nous indique la conduite à tenir :  ne pas se pencher tous en même temps du même côté de la pirogue afin de mieux voir un caïman, car on risque alors de le voir de très, très près,... le caïman !!
Ne pas paniquer lorsque les chauve-souris passeront juste au dessus de nous, ni lorsque des petits poissons sauteront à bord.
En effet, elles sont énormes les chauve-souris !
Et les poissons sautent en effet hors de l'eau tout autour de nous, et certains, à jouer à ce petit jeu, finissent immanquablement par se retrouver à nos pieds, au fond de la pirogue.

Stéphane allume une grosse torche et éclaire les berges à la recherche des yeux rouges. Il y en a plein, mais à notre approche, ils partent sous l'eau.
Cependant, nous arrivons à approcher un beau spécimen de caïman à lunettes de près de 4 mètres, qui se reposait sur une berge. Il est sorti de sa léthargie et s'est lentement remis à l'eau quand il nous a vus.
Un peu plus tard, nous avons démasqué un caïman noir qui lui aussi a quitté son aire de repos pour redescendre nonchalamment dans la rivière.

Notre progression continue de façon fluide et calme au fil de l'eau, à la lueur de la torche, de nos lampes frontales et de la lune.
Des yeux rouges brillent au loin, mais à notre approche, plus rien.

Tout à coup, Stéphane met les gaz, fonce sur la berge, coupe le moteur, court de l'arrière vers l'avant en marchant sur le bord de la pirogue tel un funambule, saute dans l'eau et attrape un bébé caïman.

Bonne pioche !

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Ce petit caïman a environ 2 ans.
Il doit se demander ca qui lui arrive d'être sorti ainsi de l'eau et observé sous toutes les coutures !
On voit bien ses pattes arrières palmées et ses pattes avant non palmées, ses grands yeux et son museau court et rond à son extrémité.

 

Une fois que tous les enfants l'ont eu porté et que les flash des appareils photos se furent espacés, (et puisque, de toutes façons, il était trop petit pour en faire un sac à main !), Stéphane l'a remis dans son milieu naturel, pour qu'il continue sa vie de caïman, aille rejoindre les siens et leur raconte sa mésaventure.

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Notre cheminement au coeur de la nuit reprend dans le halo des torches et nous scrutons les berges.

Et c'est là que nous voyons enfin ceux qui n'avaient été qu'entraperçus l'après-midi dans les hautes herbes : les cabiaïs.

 

Moins farouches que les caïmans et peu impressionnés par cette bande de cyclopes qui les fixent curieusement, ils se laissent approcher de près.

Ils doivent faire dans les 50 kilos. Ce sont les plus gros rongeurs du monde.
A l'aise aussi bien dans l'eau que sur terre, ils se déplacent de berges en berges, de jour comme de nuit.

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La balade sur les marais se termine là où elle a commencé, au dégrad de Kaw. Vers 23 heures, nous prenons congé de notre sympathique guide et de nos compagnons de pirogue et nous reprenons la route vers Camp Patawa, où nous avons laissé nos hamacs pour passer la nuit,kaw__light001

avant de rentrer sur Kourou le lendemain.035

 

 

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